Arc en ciel du Genevois

J’ai rencontré Véronique Duret et Angela Gameiro, deux membres de cette association de Saint Julien en Genevois.

Merci de nous présenter cette association ?

Arc-en-Ciel du Genevois est une association à but non lucratif, initialement créée par des bénévoles du Secours Populaire. Mais en 1991, c’est devenu Arc-en-Ciel du Genevois pour avoir plus d’indépendance et faire de l’aide locale. Nous récoltons des dons, essentiellement vêtements mais aussi chaussures, vaisselles, jouets, matériel de puériculture, etc. Nous les revendons à très bas prix  pour aider financièrement les familles du canton en difficulté.

Quand et pourquoi avez-vous rejoint cette association ?

Véronique : J’ai accueilli pendant des années des enfants du Secours Populaire en vacances d’été. Puis j’ai eu envie d’en faire un peu plus. On m’a suggéré de créer un comité sur Saint Julien et d’en devenir présidente. Ce que j’ai accepté malgré mes 3 enfants en bas âge : ce fut pour moi un défi mais l’association existe toujours, se développe et j’en suis très heureuse.

Angela : En 2013 mes enfants partaient de la maison pour les études. Malgré mon travail, je me suis trouvée désœuvrée. J’ai vu une annonce d’Arc en Ciel qui cherchait des bénévoles, après un mail, une rencontre avec la présidente, j’ai été embarquée dans l’aventure. Elle m’a offert de belles rencontres et quand  en 2018, il a fallu une nouvelle présidente, j’ai été d’accord.

Combien de bénévoles travaillent ici ?

Environ 45 personnes œuvrent chaque semaine pour trier vos dons et revendre les articles. Parmi elles, quinze ont plus de 80 ans et sont là depuis très longtemps. Nous avons la chance d’avoir une très bonne ambiance et d’être comme une grande famille. L’équipe est soudée et tourne bien.

La boutique est ouverte chaque samedi de 8h30 à 15h30. Nous sommes une boutique de seconde main avec des prix très accessibles pour tous. Nous organisons également plusieurs évènements annuels qui nous permettent d’obtenir des recettes supplémentaires. Le prochain est le 6 décembre pour la braderie de jouets à l’espace culturel de Saint Julien, l’Arande.

Comment allez-vous à la rencontre des familles en difficulté ?

Depuis le Covid, la situation de beaucoup de gens s’est dégradée et nous faisons essentiellement de l’aide alimentaire d’urgence. Nous collaborons avec une vingtaine de travailleurs sociaux, qui nous contactent et sollicitent de l’aide pour des familles. Nous ne sommes pas là pour juger leurs situations, nous nous en remettons au jugement du travailleur social. C’est une contribution précieuse pour eux car nous débloquons des aides en 48h, quand l’état peut mettre des semaines à le faire. Ce sont souvent des gens qui n’ont plus rien dans leur frigo. Mais cela peut aussi concerner une prise en charge partielle pour la licence de sport des enfants, aider à payer une facture d’électricité etc. Normalement, nous fournissons un soutien temporaire car grâce aux travailleurs sociaux, la situation de ces familles se régularise.

A Noël nous demandons une liste des personnes actuellement en difficulté et nous préparons des bons alimentaires avec une lettre pour chacune. Nous faisons une permanence spéciale pour leur remettre et les inviter à nous rencontrer. C’est un moment très convivial, nous offrons aussi des jouets, des livres… Cela permet de mettre des visages sur les gens qu’on aide et donner du sens à notre action.

En 2024, le montant de notre aide était de 60.000€. En plus des familles, nous avons pu aider 736 jeunes suivis par la mission locale.

Prenez-vous tous les vêtements ?

Malheureusement, il est fréquent qu’on nous amène des choses en mauvais état, ou tachées, abimées… Nous posons la question : Est-ce que vous, vous le porteriez ?

De ce fait, nous gardons seulement un tiers pour la vente. Les deux autres tiers invendables sont collectés  gratuitement par l’entreprise La fibre Savoyarde. Une partie de ces vêtements part à Madagascar pour être revendue sur le marché local. C’est loin d’être idéal mais à l’heure actuelle, nous n’avons trouvé aucune solution écologique de recyclage. Nous cherchons encore mais il n’existe pas de filière industrielle de recyclage textile en France, La qualité des vêtements a beaucoup baissé à cause de la « Fast Fashion ». Les vêtements très peu chers sont de très mauvaises qualités et ne se recyclent pas. La surconsommation est un problème, il faudrait que les gens achètent moins mais de meilleure qualité. S’habiller avec de la seconde main chez nous est aussi une manière de ne pas contribuer à la surproduction textile.

Comment pouvons-nous vous aider ?

Notre magasin est notre moyen de financement principal. C’est grâce à la vente des vêtements et objets que nous pouvons financer nos activités. Nous avons des vêtements de bonne qualité et pas chers ! Vos dons sont bienvenus. Nous vous accueillons à la passerelle du Salève entre 08h30 et 15h30, le samedi uniquement, pour acheter et déposer vos vêtements et autres dons. N’hésitez à aller voir les détails des objets acceptés sur notre site et en cas de doute à nous contacter et nous nous ferons un plaisir de répondre à vos questions.

Association Arc-en-Ciel du Genevois
« La Passerelle du Salève » 2a, avenue Louis Armand

74160 Saint-Julien-en-Genevois

Tél.: 04 50 49 16 30 samedi

info@arc-en-ciel-genevois.fr
www.arc-en-ciel-genevois.fr
www.facebook.com/arcencielgenevois

 

 

 

Encart :

 

Il y a assez de vêtements produits pour habiller l’humanité entière pendant des décennies.

 

Inondées par des centaines de milliers de tonnes de vêtements mis sur le marché chaque année, la France et ses ressourceries étouffent sous les déchets textiles. 73 % des membres du Réseau national des ressourceries et recycleries ont des difficultés à écouler les vêtements collectés,

Le marché de la fripe française est basé sur le grand export, principalement vers des pays africains. Un business qui répond à une demande locale mais qui exporte aussi des montagnes de déchets de pays riches dans les pays pauvres. Au Ghana, l’un des grands importateurs de vêtements de seconde main, 40 % des fripes finissent directement à la poubelle. Or. La poubelle est généralement n’importe où et c’est souvent l’océan.

Selon une étude du cabinet Kantar, 70 % des vêtements achetés par les Français sont des entrées de gamme. En octobre dernier, le PDG de La Poste révélait une info choc : un quart des colis distribués en France provenaient de deux entreprises, les géants de l’ultra fast-fashion Shein et Temu.

 

 

 

 

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