Futur d’espoir

Lors d’une rencontre du collectif Local Terre à Cernex nous avons pu visionner le film « Terre d’espoir » réalisé par le Haut-Savoyard Guillaume Thébault, âgé aujourd’hui de 22 ans.

Il existe des tas d’alternatives à l’agriculture actuelle. Ce jeune homme a voulu les découvrir et les partager avec nous dans ce superbe documentaire. Alors qu’il n’avait aucune expérience dans l’audiovisuel, Guillaume Thébault, âgé́ de seulement 17 ans, a réalisé́ un film sur l’avenir de notre environnement et de notre monde.

Il est parti à vélo, sur le terrain, à la rencontre de grands spécialistes (économiste, botaniste, maraîchers bio, gardienne de semences, scientifique, responsable de magasin, permaculteur…) Son objectif : dresser un état des lieux et envisager des solutions d’avenir.

Quelle est l’histoire de ton film Futur d’espoir ?

L’histoire du film débute il y a presque six ans, alors que je n’avais que 12 ans. Avec un ami, nous avions installé́ un potager bio sur un terrain vague en face de chez moi. Ce projet a attisé notre curiosité́ par rapport à̀ la nature, mais également aux méthodes agricoles alternatives.
Et nous avons pris conscience de la catastrophe que représente l’agriculture conventionnelle. C’est donc de là qu’est venue ma décision de réaliser un film visant à̀ montrer les solutions que chacun d’entre nous peut initier pour faire changer les choses et construire un avenir sain. L’idée a pris naissance dans le cadre d’un projet scolaire. Je souhaitais à la fois montrer les problèmes qu’il ne faut pas nier, mais également les possibilités qui existent pour changer les choses. Malgré́ les conséquences déjà̀ dramatiques, il est encore possible de freiner la machine et de lui faire emprunter une meilleure route que l’actuelle, qui nous conduit droit dans le mur. Je destinais mon travail en particulier aux jeunes de mon âge car nous serons les héritiers de ce monde.

 

  Les méthodes d’agriculture dites alternatives peuvent- elles réellement nourrir l’humanité́ de manière durable ?

Oui, à force d’interviewer des personnes, je suis parvenu à̀ répondre à ma question initiale. J’ai confirmé mon idée de base, que le monde sera nourri par les systèmes agricoles alternatifs et non par le système actuel en perdition totale.

Le système de croissance actuel n’est pas durable. Sur une planète finie, exploiter les ressources indéfiniment se révèle impossible. Pour que chacun sur terre bénéficie d’une vie saine et digne et d’un minimum de confort, l’Occident doit modifier son mode de consommation. Il s’agit également d’une leçon personnelle que je souhaite transmettre mais que j’essaie d’appliquer aussi au quotidien.

On tape toujours sur les agricultures, mais les consommateurs ne se remettent pas en question. Avec ce film, je souhaitais poser une question aux citoyens que nous sommes. Il faut que l’on sache que, quand on va acheter un produit issu de l’agro-industrie, on va soutenir une firme agrochimie. Les agriculteurs sont dans une telle détresse que je ne veux absolument pas leur taper dessus et participer à cet « agri-bashing » dont certains souffrent. Et c’est aussi peut-être les aider que les inviter vers un autre système, certes moins productif, mais moins polluant et plus durable.

 

Comment faire chacun notre part ?

À mes yeux, la seule personne que je peux changer, c’est moi. Donc une manière de faire « ma part » est de me changer moi-même, de mettre en action mes pensées ! Boycotter toutes les firmes, les industries dont je ne partage pas du tout les valeurs en fait partie. Néanmoins je n’arrive pas encore à̀ me passer de toutes ces dernières, à mon plus grand regret, sauf en ce qui concerne l’alimentation. Je préfère soutenir les paysans bio locaux, plutôt que des grandes surfaces qui malheureusement raisonnent en termes de bénéfices financier à court terme. J’ai encore beaucoup de choses à changer, mais c’est le travail d’une vie ! Jusqu’à̀ présent, j’agis en arrêtant de manger de la viande, en achetant des produits bio (en évitant le bio industriel) et en privilégiant au maximum les produits locaux. En me déplaçant lorsque cela est possible en vélo, en cultivant mes légumes (en bio évidemment) et en réduisant mes achats. Bien entendu à côté́ de cela il y a le tri et l’économie d’énergie. Ce qui me chagrine, c’est que je sais que cela n’est (absolument) pas suffisant… J’ai commencé des études en agronomie dans l’espoir de pouvoir contribuer à ce changement nécessaire.

Enfin, j’ai réalisé́ le film « FUTUR D’ESPOIR » à 17 ans pour pouvoir montrer que partout à côté́ de chez nous, des personnes se mobilisent et elles n’attendent que nous ! Je souhaite ainsi aider les gens à réaliser qu’on peut agir et qu’il est urgent de le faire.

« Ce n’est pas parce qu’ils sont nombreux à̀ avoir tort qu’ils ont raison » Coluche

Futur d'espoir film

Quels sont tes projets futur ?

Depuis septembre 2019 j’ai commencé un Bachelor en agronomie à Genève, dans l’objectif de devenir ingénieur agronome.

Pour le moment je réfléchis à la manière dont il serait possible d’agir de manière efficace, structurée tout en proposant des alternatives ou en mettant en avant celles déjà existantes.  À côté de cela, le cinéma m’intéresse grandement et je suis de plus en plus convaincu que le cinéma (et les domaines culturels de manière plus générale) ont un rôle primordial à jouer dans l’élaboration de nouveaux récits. En plus de mes études, je mène en parallèle des projets audio-visuels autour du thème « comment s’alimenter en respectant les humains et la nature ».

Aussi, j’ai créé une chaîne Youtube pour inviter celles et ceux qui le souhaitent à se lancer dans la belle aventure du potager. C’est un premier pas pour tenter de renouer avec la terre : https://www.youtube.com/channel/UCy2HNMSVEftdZq7djYWdQ7Q

Pendant le confinement le film est disponible gratuitement en streaming:  https://vimeo.com/181810177/03887d9ad7

Vous pouvez également trouver mon dvd sur mon site https://futurdespoir-lefilm.com/boutique/

« Chacun d’entre nous peut faire changer les choses à son niveau”.

Propos recueillis par Elsa Thomasson

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